Mers mortes - Aurélie Wellenstein

Présentation de l'éditeur :

Mers et océans ont disparu. L'eau s'est évaporée, tous les animaux marins sont morts. Des marées fantômes déferlent sur le monde et charrient des spectres avides de vengeance. Requins, dauphins, baleines…, arrachent l'âme des hommes et la dévorent. Seuls les exorcistes, protecteurs de l'humanité, peuvent les détruire.
Oural est l'un d'eux. Il est vénéré par les habitants de son bastion qu'il protège depuis la catastrophe. Jusqu'au jour où Bengale, un capitaine pirate tourmenté, le capture à bord de son vaisseau fantôme. Commence alors un voyage forcé à travers les mers mortes… De marée en marée, Oural apprend malgré lui à connaître son geôlier et l'objectif de ce dangereux périple.
Et si Bengale était finalement la clé de leur salut à tous ?

Pourquoi ce livre ?

J'ai reçu Mers mortes dans ma Kube du mois d'avril, pour laquelle j'avais demandé une lecture de l'imaginaire : que ce soit de la Fantasy, ou même une bonne dystopie, et je dois dire que le choix de la libraire a été pertinent.   

Ce que j'ai aimé

Mélange de post-apo dystopique mêlé de Fantasy, j'ai été happée par l'univers sombre, dérangeant et particulièrement inhospitalier de ce roman, à tel point que j'ai rapidement voulu en savoir plus, curieuse de découvrir où l'autrice voulait nous amener, et comment elle pourrait terminer son histoire.
J'ai trouvé l'univers cohérent, les informations bien distillées, et les révélations suffisantes pour appréhender ce monde désolé, désertique, où les souvenirs d'une manière de vivre du passé forment des monstres et des fantômes particulièrement dangereux, où les exorcistes sont les nouveaux super-héros sur lesquels tout le monde compte.
Tout n'est pas décrit, tout n'est pas expliqué, mais Aurélie Wellenstein nous en donne suffisamment pour qu'on visualise les bastions, qu'on devine les étendues désertiques, qu'on imagine les marées fantômes.
Du côté des personnages, j'ai aimé l'opposition entre Oural, héros bien propre sur lui, et les pirates qu'il va côtoyer, équipe d'anti-héros par excellence, mais qui méritent qu'on s'y attarde. 

Ce qui m'a marquée 

Je crois que ce qui m'a le plus marquée, et qui m'a particulièrement plu (si plaire peut être un mot adapté vu le sujet), c'est l'idée de départ de ce monde, point d'ancrage du discours écologique qui accompagne tout le roman.
Aurélie Wellenstein alerte sur l'action délétère des humains sur le monde marin, ses descriptions des fantômes sont précises, monstrueuses, leurs souvenirs nous renvoient sur le pire subi par ces animaux aquatiques, du chalutage de fond, en passant par la pêche à la baleine ou la surpêche.
Le message est fort, choquant, sans compromis, mais nécessaire dans un monde où l'écologie n'est pas encore suffisamment entendue.

Ce qui m'a moins convaincue

Tout cela aurait pu, aurait dû faire un coup de coeur chez moi, et pourtant il m'a manqué quelque chose pour me sentir totalement concernée je pense. L'idée d'avoir des fantômes de tous ces êtres morts dans d'atroces souffrances et revenus pour se venger est bonne, mais elle a créé chez moi une distanciation qui a atténué l'urgence climatique, qui m'a un peu trop détachée, qui m'a empêchée d'être en apnée tout au long de ma lecture. J'étais prise dans une histoire, mais une histoire trop extraordinaire, trop peu crédible dans notre monde pour faire le lien concret avec les risques entrainés par nos actions. 

A qui ça peut plaire ?

Aux amateurs de mondes désolés et post apocalyptiques, aux amateurs de fantômes de toutes sortes, aux personnes sensibles aux messages écologiques sous toutes les formes.

Le mot de la fin

Voilà un roman qui m'a marqué énormément dans ses descriptions chirurgicales et assez horribles, un roman au discours écologique très fort, un roman qui me restera longtemps en mémoire, même s'il m'a manqué un je-ne-sais-quoi pour être 100% convaincue. 

Le livre :

Sorti le 11/03/2021 chez Pocket
432 pages

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